Moins de deux mois après avoir été reconnus coupables de viol et d’abus sur la personne de Gisèle Pelicot, au moins six des plus de 50 hommes condamnés ont déjà été libérés.
Un cas choquant d’abus et de trahison
Gisèle Pelicot, désormais symbole de la lutte contre les violences sexuelles en France, se trouvait devant le tribunal alors que son mari de 38 ans et des dizaines d’autres hommes étaient jugés pour l’avoir droguée et violée sur une période de dix ans.
En décembre, le tribunal a condamné 51 hommes pour viol, deux pour tentative de viol et deux pour agression sexuelle. Cependant, six des personnes reconnues coupables ont été immédiatement libérées pour des raisons telles que « mauvaise santé » ou temps déjà passé en détention provisoire.
Selon le Sunday Times, certains de ces hommes sont désormais rentrés chez eux et dans leurs familles dans des villes françaises pittoresques.
Des failles juridiques permettent une libération anticipée des agresseurs de Gisèle Pelicot
En vertu de la loi française, les prisonniers peuvent bénéficier d’une libération anticipée s’ils ont purgé au moins la moitié de leur peine. Pour les personnes de plus de 70 ans, celles qui ont un domicile stable ou celles qui se comportent bien, la libération peut être encore plus facile.
Un homme, condamné à cinq ans de prison, n’aurait purgé que 11 mois avant d’être libéré, selon le Sunday Times.
L’affaire n’est pas encore arrivée à son terme, car près de la moitié des 51 hommes condamnés ont fait appel. Parmi eux se trouve Charly Abo, condamné à 13 ans de prison pour avoir violé Gisèle Pelicot à six reprises. Son avocat, Yannick Prat, a qualifié la peine de « disproportionnée » et a fait valoir que son client « n’avait jamais eu l’intention de violer Gisèle Pelicot ».
Certains des hommes condamnés affirment avoir été « manipulés » par l’ancien mari de Pelicot pour la violer et ne savaient pas qu’elle n’avait pas consenti.
Un long combat pour la justice Par Gisele Pelicot
Malgré le traumatisme et l’attention publique, Gisele Pelicot a insisté pour un procès public afin de s’assurer que son ex-mari et les autres hommes soient traduits en justice. Alors que la loi française protège généralement l’identité des victimes d’agression sexuelle, elle a choisi de renoncer à son anonymat, permettant que son nom complet soit publié et que des vidéos explicites de ses abus, filmées par son mari, soient montrées au tribunal.
« J’ai décidé de ne pas avoir honte. Je n’ai rien fait de mal », a déclaré Pelicot au tribunal. « Ce sont eux qui doivent avoir honte. Je n’exprime pas de haine, mais je suis déterminée à ce que les choses changent dans cette société. »
L’affaire Pelicot a alimenté les discussions sur les violences sexuelles et les lacunes judiciaires en France. Dans le cadre de sa campagne d’un an intitulée This Is Not Right, Metro a mis en lumière l’épidémie actuelle de violences contre les femmes, avec le soutien de Women’s Aid.
La campagne vise à mettre en lumière l’ampleur de la crise et à donner aux lecteurs les moyens d’agir contre la violence fondée sur le genre.
Soutien aux survivantes d’agression sexuelle
Une aide est disponible pour les victimes de viol ou d’agression sexuelle. Les victimes en danger immédiat doivent appeler le 999. Les personnes en quête d’aide peuvent contacter la ligne d’assistance téléphonique 24h/24 et 7j/7 de Rape Crisis UK au 0808 500 2222 ou se rendre dans un centre d’orientation pour les victimes d’agression sexuelle (SARC) pour obtenir une assistance médicale et juridique.
Les survivantes de violences sexuelles historiques peuvent toujours signaler leur cas à la police, car il n’y a pas de limite de temps pour demander justice.
Alors que les délinquants condamnés dans l’affaire Pelicot sont en liberté, les défenseurs et les survivants continuent de faire pression pour des réformes juridiques qui garantissent des peines plus sévères et empêchent les libérations anticipées.