Une étude récente suggère que le risque de mélanome malin, ou cancer de la peau, pourrait être en déclin en Suède, particulièrement chez les individus de moins de 50 ans. La recherche, dirigée par Hildur Helgadottir, consultant senior et professeur associé d’oncologie au Département d’Oncologie-Pathologie de l’Institut Karolinska, indique un changement de tendance significatif depuis 2015.
Constats sur l’incidence et la mortalité L’étude, qui a analysé les données du Registre Suédois des Mélanomes, a révélé que, bien que les nouveaux cas de mélanome chez les personnes de plus de 50 ans continuent d’augmenter, les taux d’incidence chez les groupes d’âge plus jeunes ont commencé à diminuer autour de 2015. C’est la première observation d’une telle tendance en Suède, faisant d’elle le premier pays européen à signaler une diminution de l’incidence du mélanome chez les jeunes adultes.
En termes de mortalité, les données montrent une tendance à la baisse pour les âges jusqu’à 59 ans, mais pas pour ceux de plus de 60 ans. Helgadottir attribue la diminution de la mortalité chez les jeunes groupes à la fois à une réduction de l’incidence et aux avancées dans les traitements oncologiques qui ont amélioré le pronostic de la maladie. Cependant, la forte incidence chez les adultes plus âgés empêche une baisse similaire des taux de mortalité.
Hypothèses pour le déclin L’étude n’a pas directement analysé les causes du déclin mais suggère plusieurs facteurs pouvant y avoir contribué :
- Sensibilisation accrue à la protection solaire : La première campagne nationale ‘Sun Safe’ dans les années 1990, axée sur la protection des enfants contre l’exposition UV, pourrait avoir conduit à une réduction de l’incidence du mélanome chez les jeunes adultes deux décennies plus tard.
- Réduction de l’accès aux solariums : L’introduction d’une limite d’âge pour les solariums en 2018 et la réduction antérieure du nombre de solariums publics ont probablement contribué à la diminution.
- Augmentation des activités en intérieur : Avec la montée des téléphones mobiles et des ordinateurs, les enfants et les jeunes passent plus de temps à l’intérieur, réduisant ainsi leur exposition au soleil.
- Immigration accrue : La présence d’individus ayant une pigmentation cutanée plus foncée, moins sensible aux dommages UV, pourrait avoir influencé les taux globaux de mélanome.
Directions futures Hildur Helgadottir souligne la nécessité de continuer à promouvoir la protection solaire pour maintenir la réduction du mélanome chez les jeunes et, à terme, diminuer les taux d’incidence chez les adultes plus âgés. Elle souligne également l’importance de faire attention à l’exposition au soleil, surtout lors de périodes exceptionnellement chaudes et ensoleillées.
« De avril à septembre, le soleil peut être fort, et il est crucial de se rappeler de protéger sa peau », a déclaré Helgadottir.